Nouvelle : La Nostalgie

J’aime comparer ce sentiment à un gros rhume; il te prend quand tu ne t’y attends pas, affaibli tes sens et ne te laisse pas tranquille pendant plusieurs jours. Mais la cerise sur le gâteau est que, en plus de cela, il teint d’un filtre gris ta vision, éteint l’enthousiasme et la lueur qui brillait dans ton regard sans compter le brouhaha de pensées enterrées et de souvenirs qui dansent de plus en plus fort dans ton esprit jusqu’à ce qu’on n’entende plus qu’elles. 

Ce qui me frappe le plus en toi, Nostalgie, c’est qu’on déteste te ressentir mais qu’on se prélasse dans ta détestable sensation. 

On reste passifs, à nager en toi, sans tenter l’effort d’en sortir comme des poissons dans leur étang. 

Et tout en étant conscients de notre état misérable, de notre faiblesse face à une simple émotion et de notre passivité dans la noirceur, nous demeurons ainsi sans rien faire. 

Tu m’as tout de même été nécessaire quelques malheureuses fois; tu m’as permis de réfléchir à certains comportements, à certaines actions et tu m’as poussé à revoir des souvenirs enfouis avec recul et sagesse. 

Nous passons tous par ta grisaille mais nous devons en sortir vite avant d’être trop assombri par ton dédale de fantômes déterrés. 

Nostalgie, malgré la sévérité de mes termes, je te toruve poétique et attachante… Mais s’il-te-plaît, ne le deviens pas trop car ma sensibilité y succomberait…

Contente-toi de rester ma visteuse dont j’écoute le languissant discours et qui repart en quête d’âmes mélancoliques qui ont besoin de goûter à nouveau l’amertume du passé. 

 

Nouvelle : Je repartirai heureuse

Je voudrais que la fin de mon voyage sur Terre soit un moment joyeux. Qu’elle soit comme une vraie fin de voyage. Comme lorsqu’on est un peu triste et déjà nostalgique des bons moments passés mais qu’on est quand même heureux de rentrer à la maison. 

J’aimerais me sentir légère, apaisée de partir, entendre nettement mon coeur battre d’amour une dernière fois. 

J’espère être satisfaite lorsque mon âme frôlera les astres. J’espère que j’aurai réussi à distribuer autour de moi toutes les étincelles dont je suis remplie, et que beaucoup auront avec eux ma lumière, mon souvenir…

Je voudrais que la planète garde une trace, imperceptible soit-elle, de mon passage. 

Que ne donnerais-je pour mourir heureuse d’avoir donné le sourire à beaucoup, aidé nombre d’âmes tourmentées, écrit toutes les injustices que je trouvais à redire au monde, crié tout ce qui m’habite, mais surtout, heureuse d’avoir vraiment vécu chaque seconde de cette aventure…

Je veux partir sans larmes autour de moi, juste un dernier sourire de chaque personne qui sera restée jusqu’au bout du trajet. 

Je veux descendre heureuse du train pour rentrer à la maison en paix. 

Je veux repartir débordante d’amour. 

 

Nouvelle : La Jalousie

Toi, je te qualifierais de mordante, collante, bavarde, et affreusement sombre. Je suis sévère mais puis-je vraiment te faire des éloges ? Puis-je venter tout ce que tu me fais ressentir ? Toute cette haine si soudaine, cette impulsivité, cet énervement et cette noirceur dévastatrice quelque fois ? Tu as le don de venir te coller à moi dans les moments légitimes comme dans les moments où ta présence n’est pas nécessaire et vient assombrir l’instant. Tu me mords comme une traîtresse pour partager ton venin noir et qu’il me contamine à mon tour. Tu me prends sous ton emprise et je me retrouve influencée et bernée, à changer le cours d’un bel instant à cause de tes murmures. 

Pour être honnête je te ressens souvent et je déteste ça. En plus de toutes les émotions dont tu m’inondes, tu alourdis ma poitrine. Te chasser est difficile… comme je l’ai dit tu es collante et bavarde. Beaucoup trop. Ton élégance noire et sévère te rend tristement attirante. 

Et plus je te fuis, plus tu es là. Ce n’est qu’après avoir fait l’effort de t’ignorer longtemos que tu te décides à enfin me laisser en paix. 

Au fond, tu me fais presque de la peine. Pourquoi es-tu si triste Jalousie ? Pourquoi penses-tu que le monde est contre toi ? Et pourquoi partager ton cauchemar d’illusions avec tant d’autres ? Tu as tant de noirceur que tu ne la contiens même plus ? 

 

Nouvelle : Rien qu’un simple voyage en train

  Je suis assise à ma place et je regarde le paysage défiler à la même vitesse que le tourbillon de pensées qui s’agite dans mon esprit. Je ne sais pourquoi je le fixe si intensément. Peut-être que j’ai l’impression que mes pensées se perdront dans l’air si je me concentre de plus en plus fort sur l’extérieur… Qu’elles s’envoleront rejoindre la bise et se dissiperont pour laisser résonner un écho dans ma tête que je n’ai plus entendu depuis bien longtemps…

Je me mets ensuite à observer les autres passagers. Grave erreur, mon esprit commence à se perdre à nouveau si bien que cela m’en donne le vertige. J’observe tous ces visages, toutes ces expressions, ces attitudes et j’entends toutes ces rencontres spontanées et ces coups de téléphone. Je réalise dès alors toutes ces vies que je croise dans l’espace d’un trajet. Toutes ces âmes dont j’entrevois la vie le temps d’un voyage en train.

Je vois un homme vêtu d’un habit de travail légèrement sale et abîmé. Ses yeux sont perdus dans les détails du siège en face de lui. Il croise mon regard et aussitôt tourne la tête pour ensuite jeter un oeil dans ma direction. Son regard est fuyant et son expression plutôt timide. Un vieux monsieur s’asseoit à côté de lui. Il sort de la nourriture de son sac et s’apprête à déguster son repas lorsque le voyageur qui avait retenu mon attention lui tend une bière en lui disant que son souper serait plus agréable accompagné de la boisson mousseuse. Malgré les protestations de l’aîné, la bière est désormais la sienne et il n’a plus le choix. Je ne peux m’empêcher de sourire et le voyageur d’en face, comme heureux de voir son geste reconnu par autrui me sourit avec humilité.

Je perds à nouveau mon regard en direction de la vitre, qui a présent se fait nettoyer par les larmes du ciel. Un bruit métallique détache mes yeux des gouttes qui ruissellent et je vois une pièce de 2 francs posée en face du bon samaritain. Le vieux monsieur se lève de son siège et lui sourit tout en faisant un geste de son bras pour le dissuader de refuser son offre. Le voyageur assis en face de moi range sa pièce et s’assoupit doucement dans son siège. Le train s’arrête, je suis arrivée. J’ai vu la destination du billet de l’homme endormi, je sais que je n’ai pas besoin de le réveiller… Il en a encore pour longtemps. Je ressens certaines émotions tout en le regardant dormir avant de partir… de l’attendrissement ? De l’inquiétude ? Va-t-il se réveiller à temps et sortir du train quand il le faudra ? Mais je n’ai pas le temps de m’attarder à ces réflexions plus longtemps, voilà que c’est bientôt à mon tour d’atteindre la porte du train.

J’ai l’impression d’avoir commencé un livre et que ma lecture se trouvait interrompue pour toujours. L’histoire de la vie de cet homme ne peut m’être dévoilée plus que ça, il va la continuer seul, sans mon regard intrusif. Je sors alors du train et jette un dernier regard par la fenêtre à ce voyageur dont je ne sais pas le nom. 

Ce n’était rien qu’un geste de partage d’un voyageur; ce n’était rien qu’un simple voyage en train. 

Chester Bennington, une vie tourmentée

Il a marqué l’industrie du rock de par sa prestance, son charisme et surtout son talent. On disait de lui qu’il criait comme un démon mais chantait comme un ange. Cette chronique vous invite à vous plonger dans l’histoire de la voix du groupe de métal Linkin Park, Chester Bennington. Anatomie d’un talent emblématique de sa génération tristement victime de nombreux tourments qui le retrouvaient une fois caché des projecteurs…

Le groupe s’est révélé au public en 2000 avec son premier album intitulé « Hybrid Theory », qui s’est vendu à plus de dix millions d’exemplaires. Linkin Park propose un mélange de hip-hop et de métal avec une mélodie très présente. 

Au total, cinq albums du groupe ont atteint le sommet des ventes de disques aux Etats-Unis. Leur morceau le plus connu reste sans doute « In The End », qui figurait sur le premier album du groupe.